En chaque auteur vit un Sisyphe

Chers abonnés,

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Qui n’a pas entendu parler de Sisyphe ? Ce mortel astucieux de la mythologie grecque qui a trompé les dieux et fut condamné à rouler éternellement une pierre jusqu’au sommet d’une colline dont elle retombait chaque fois. Situation absurde brillamment interprétée par Camus pour expliquer pourquoi la vie, malgré l’absurdité du destin, mérite d’être vécue.

Se lancer dans l’autoédition est en plusieurs points comparable au drame de Sisyphe. L’auteur indépendant, seul (comme Sisyphe) dans sa fabrique à histoires, s’efforce de répéter (comme Sisyphe) les mêmes gestes avec le même espoir secret, toujours renouvelé (comme Sisyphe) de mettre un terme à son ouvrage.

Est-ce que j’exagère ? Un petit peu, j’avoue, mais quand même…

Après avoir achevé l’écriture de mon roman, l’avoir lu et relu, l’avoir soumis à trois reprises à l’épreuve de la correction, avoir conçu et réalisé trois couvertures, avoir eu l’avis de mes abonnés sur leur couverture préférée, avoir revu la mise en page, revu les détails qui dérangent dans l’agencement des paragraphes et des chapitres, revu la cohérence générale de l’histoire et la concordance des dates, voilà que je débusque une faute ridicule en plein milieu du texte, « comme un furoncle sur la fesse de miss univers » comme dirait un certain personnage de BD… Et me voici faisant la grimace à l’idée de recommencer la lecture des presque 300 pages de mon thriller.

Résigné (comme Sisyphe), je me suis remis à la tâche il y a deux jours… et j’ai retrouvé d’autres fautes qui se sont débrouillées pour se planquer derrière des expressions ou des bouts de phrases comme s’ils voulaient jouer à Colin Maillard avec moi. Sauf que je ne suis plus d’humeur à jouer (toutes ces fautes auraient dû le savoir depuis le temps) et qu’en dépit des points de ressemblance avec Sysiphe, je suis bien décidé à mettre un point final à ce roman. À cause de ce nouveau cycle de correction (le dernier, j’espère), je suis obligé de repousser la sortie de mon roman numérique mais n’ayez crainte, chers abonnés, l’issue heureuse de ce drame est imminente, à la différence de Sisyphe.

Je vous souhaite à tous une excellente journée (ou soirée) et vous promet de revenir très bientôt pour faire le point sur l’évolution de ce thriller.

 

Jechma

 

Illustration: Sysiphe de Franz von Stuck, 1920

 

Pour ou contre le Prologue ?

Chers abonnés et chers lecteurs,

Dans un billet publié il y a deux semaines, je vous demandais de m’aider à choisir une couverture pour le roman dont j’ai récemment terminé l’écriture.

Il s’intitule Les Maudits. Il s’agit d’un roman noir et fantastique qui retrace les aventures d’une jeune femme partie à la recherche de l’homme qu’elle aime, ce dernier ayant disparu dans des conditions mystérieuses.

Votre choix a été sans appel, vous avez voté à la quasi unanimité pour la couverture numéro 3. Je vous remercie pour ces votes qui m’ont permis de faire mon choix.

Je vous avais promis en échange un extrait du roman. En fait, je prévoyais de vous faire lire le Prologue et le premier chapitre. Il se trouve que deux de mes relecteurs m’ont mis le doute en jugeant que le prologue, d’une page, n’était pas nécessaire. Les trois autres l’ont trouvé utile. J’aimerais avoir votre avis dessus.

Je vous présente donc la couverture que vous avez choisie suivie du prologue, puis d’un lien pour le premier chapitre en extrait. Je vous demanderais juste une chose: me dire si après la lecture de l’extrait vous trouvez encore le prologue pertinent. Êtes-vous d’accord ou non avec l’idée de rajouter ce prologue?

Pour ou contre ce Prologue?

À tous, je dis un grand merci pour la couverture

et un grand merci d’avance pour votre opinion

sur la pertinence du Prologue!

Suivez le lien en dessous du prologue pour la suite.

VOTRE CHOIX DE COUVERTURE:

lesmaudits10

Prologue:

Genève, SUISSE

Le 11 septembre 2005

 

On est samedi, il ne fait pas beau. L’éternelle grisaille genevoise…

Depuis la terrasse de L’hôtel du Léman où je suis assise, j’ai sur le lac une vue attristée par la couleur du ciel. Des cygnes déambulent sur les eaux en lissant leurs somptueuses robes blanches.

Je repense à toutes ces choses qui se sont déroulées en si peu de temps. J’aurais tant donné pour tout oublier.

Chez le commun des mortels la mémoire fait le tri entre les bons souvenirs et les mauvais. Elle occulte délibérément les derniers pour ne garder, en surface, que les premiers. Ma mémoire est différente. Elle est semblable à une épée suspendue au dessus de ma tête, prête à déballer le pire à tout moment. Elle est l’exception qui confirme la règle.

J’ai beau tenter de les occulter, mes pires souvenirs surgissent sans crier gare dans le théâtre de ma mémoire. Ils demeurent sur la scène de ce maudit théâtre, s’y agrippent comme des sangsues.

Tout avait commencé le soir du 11 septembre 2003. Deux années jour pour jour après les célèbres attentats de New-York. Je me souviens.

Pour conjurer mon triste sort, je pianote des mots sur mon PC.

Pardonnez-moi le supplice de certains passages indigestes, mon écriture est flageolante comme les jambes d’un bébé qui apprend à marcher. Et les faits que je relate, par moments, me donnent la nausée.

Les choses que nous voyons correspondent rarement à l’idée que nous nous en faisons. Nos interprétations sont hâtives et nos certitudes lacunaires. Pour cela, je remercie Joseph d’avoir disparu. Oui, je reconnais qu’en un sens ce drame m’a ouvert les yeux même si le prix à payer fut trop élevé.

En ce 11 septembre 2005, pour exorciser cette litanie de souffrances que j’exhale à chacun de mes souffles, j’ai décidé de prendre ma plume et de tout vous raconter.

Hillary Thomas

La suite :

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Merci à tous pour vos votes !

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Quelques roses pour vous dire un grand merci à tous pour vos votes!

Il y a une onze jours, je vous demandais de m’aider à choisir la couverture de mon prochain roman en vous proposant de voter pour celle que vous préférez.   Je laisse encore passer quelques jours, jusqu’à dimanche, pour voir s’il y aura de nouveaux votes. Je vous remercie d’ores et déjà pour avoir pris le temps de dire votre avis.

Le nouvel extrait ainsi que la présentation officielle de la couverture du roman Les Maudits vous seront présentés dimanche 9 octobre en début de matinée.

Bonne journée à tous.

Jechma